NOS 7 REPONSES STRATEGIQUES DE LUTTE CONTRE LA LÈPRE ET LES MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES À MANIFESTATION CUTANÉE
Ensemble, un monde sans lèpre est possible !
Sur nos terrains d’intervention, la lèpre et les autres MTNC posent des défis majeurs à nos équipes. Grâce à notre stratégie intégrée, chaque obstacle trouve une réponse.
Nos 7 piliers forment une approche globale qui permet de combattre efficacement ces maladies oubliées et d’apporter des solutions concrètes et durables.
© IDC Média
PILIER 1 : Le dépistage et casser la transmission
Face à l’éloignement géographique, nous organisons le dépistage et cassons la transmission.
Les vastes territoires et les réseaux routiers limités compliquent considérablement nos actions. Au Tchad, pays d’Afrique centrale deux fois plus grand que la France, les infrastructures restent rudimen- taires avec seulement 3 200 km de routes goudronnées. À Madagascar, 17 millions de personnes vivent à plus de 2 km d’une route praticable. Ces difficultés de déplacement s’intensifient pendant les saisons des pluies, rendant les pistes impraticables. En Côte d’Ivoire ou en Guinée, certaines régions frontalières nécessitent plusieurs jours de transport.
Pour surmonter ces obstacles, nous organisons, avec les programmes nationaux de lutte contre les MTNC, des dépistages en allant au-devant des communautés pauvres et isolées. Au cours de ces dépistages, nous recevons en consultation et soignons toute personne se présentant avec une maladie de peau : cette approche dite intégrée permet aux malades de la lèpre de se présenter sans risque d’être stigmatisés. Ces dépistages actifs viennent en complément de ceux réalisés dans les centres de référence qui assurent la continuité des soins.
© Irénée de Poulpiquet
PILIER 2 : La prise en charge du handicap
Face aux retards de diagnostic nous prenons en charge le handicap.
Face aux premiers symptômes cutanés, les malades et leur famille, se tournent d’abord vers les guérisseurs traditionnels, dépensant leurs économies dans des traitements inefficaces pendant que la maladie progresse silencieusement. Ces pratiques culturelles et la difficulté d’accès aux soins viennent retarder, souvent de plusieurs années, le dépistage de la maladie. Cette perte de temps précieux entraîne des diagnostics tardifs de la maladie. Or à un stade avancé, la lèpre peut causer, des dommages irréversibles aux nerfs et aux tissus.
Le handicap est la conséquence des diagnostics tardifs et des formes les plus graves de la lèpre. Notre action : aider les victimes de la lèpre et d’autres maladies dermatologiques handicapantes à se remettre debout. Pour cela, nous intervenons sur 4 axes : prévention des invalidités, correction des incapacités physiques (chirurgie, prothèses, orthèses, chaussures adaptées, béquilles), rééducation fonctionnelle (kinésithérapie) et réintégration sociale dans leur communauté. Nous soutenons également certains pays dans le traitement préventif des cas contacts.
© M.-C. Noulens
PILIER 3 : La formation
Face à l’insuffisance des structures de soins, nous formons à soigner et à se soigner.
Dans les zones où les MTNC sont endémiques, l’accès aux soins spécialisés reste limité. Les centres de santé manquent souvent de personnel formé à la prise en charge de la lèpre et des autres MTNC. Les malades peinent à recevoir les soins adaptés pour traiter leurs plaies chroniques et prévenir les complications. La lèpre est une maladie difficile à soigner, avec de nombreuses complications et réactions possibles qu’il faut savoir identifier.
La formation des soignants est un enjeu central dans la lutte contre les MTNC. Dans les pays mêmes où le nombre de cas de lèpre diminue, les compétences se perdent et le risque est grand de voir les malades et anciens malades se présenter avec des séquelles graves. Il faut donc assurer des formations en continu dans tous les territoires où ces maladies sont endémiques. Dans les centres de traitement, nous formons aussi les patients à l’auto-soin pour qu’ils deviennent acteurs de leur santé. En prenant soin de leurs plaies, avec de l’eau, du savon et du beurre de karité, les malades peuvent ainsi prévenir les complications, et le cas échéant, les amputations.
© IDC Média
PILIER 4 : L’accès à l’eau
Face aux conditions de vie précaires, nous donnons accès à l’eau et améliorons l’hygiène.
L’endémicité des MTNC, telles que la lèpre et l’ulcère de Buruli, est souvent liée à une grande pauvreté : dans les zones concernées, l’accès à une eau potable sûre est limité, les conditions d’assainissement et d’hygiène sont précaires. Cela favorise le développement d’affections cutanées et l’aggravation des plaies.
L’eau, l’hygiène et l’assainissement ont une incidence importante sur de nombreuses pathologies de peau. Lorsque les conditions le permettent, nous déployons la méthodologie WASH communautaire. L’implication des communautés dans de tels projets est essentielle : celles-ci assurent une gestion durable et autonome des infrastructures que nous aidons à mettre en place (forages, latrines, etc.), et trouvant par elles-mêmes des solutions aux problèmes qu’elles rencontrent, elles deviennent actrices de leur propre changement.
© Osanne Darantière
PILIER 5 : L’accompagnement social
Face à l’exclusion, nous développons l’accompagnement social.
La stigmatisation liée à la lèpre reste un problème majeur. Dans de nombreuses communautés, le diagnostic entraîne encore rejet familial, exclusion sociale et perte d’emploi. Les malades se retrouvent souvent isolés, contraints de cacher leur maladie ou de quitter leur foyer. Ces préjugés persistent malgré l’évolution des lois et des connaissances médicales, créant des barrières supplémentaires à la guérison et à la réinsertion.
Dans les zones où les MTNC sont endémiques, avec l’aide de travailleurs sociaux et de nos partenaires religieux, nous aidons les malades ayant de faibles ressources à se réinsérer dans la société. La participation aux frais de scolarité, des formations professionnelles, un soutien au développement d’une activité génératrice de revenus peuvent être mis en place pour le malade ou des membres de sa famille. De plus, nous contribuons au développement de l’accompagnement psychosocial de ces patients vulnérables : les malades sont atteints dans leur chair, beaucoup souffrent de stigmatisation et d’exclusion, ils se replient sur eux-mêmes et perdent leur propre estime. Le travail effectué par les psychologues ou les acteurs sociaux formés contribue dès lors grandement au processus de guérison des malades.
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PILIER 6 : La recherche
Face aux défis thérapeutiques, nous développons la recherche.
Malgré l’existence de traitements, la lèpre et les autres MTNC présentent encore des défis thérapeutiques majeurs. L’absence de vaccins, les résistances, les difficultés pour réaliser des diagnostics précoces et les limites des traitements actuels freinent l’élimination de ces maladies. Les besoins en termes de recherche restent immenses pour améliorer les stratégies de lutte et développer de nouveaux outils de diagnostic et de nouveaux traitements.
L’amélioration du diagnostic, du traitement et de la prise en charge passe par le financement et la mise en œuvre de recherches opérationnelles, cliniques, épidémiologiques et de santé publique. Avec le conseil de notre Commission médicale et scientifique et grâce à des partenariats Nord-Sud efficaces, nous investissons dans la recherche pour demain
© M.-C. Noulens
PILIER 7 : Le renforcement les systèmes de santé
Face à l’insuffisance des structures sanitaires, nous renforçons les systèmes de santé.
Les ressources allouées à la prise en charge des maladies tropicales négligées cutanées, dont fait partie la lèpre, sont très limitées. Contrairement à des maladies comme le paludisme ou la tuberculose, il n’y a pas de grands programmes de financement pour la lèpre. Les structures de soins de base sont souvent fragiles dans nos pays d’intervention.
Dans les pays où nous intervenons, nous venons toujours en soutien des programmes nationaux de lutte contre les MTNC. Nous contribuons à développer les compétences du personnel médical. Nous participons également à la construction et à la réhabilitation d’infrastructures socio-sanitaires dont le bénéfice dépasse les seules victimes des MTNC. Nous finançons l’achat de médicaments et de matériels de première nécessité. Enfin, nous menons des plaidoyers facilités par notre implantation durable sur le terrain.