Laura est partie trois mois au Cameroun comme volontaire pour la Fondation Raoul Follereau. Cette jeune femme engagée a voulu mettre ses compétences professionnelles au service d’un foyer pour enfants à Nsimalen.
« Je crois que je me souviendrai toute ma vie de mon arrivée au Cameroun ! Après des heures de galère à l’aéroport, j’ai été accueillie à bras ouverts avec un grand sourire par sœur Jeanne-Martine » Laura, 25 ans, vient de terminer sa mission de volontariat à Nsimalen, une ville située au cœur de la forêt tropicale à l’Est du Cameroun. Pendant trois mois, la jeune fille a vécu au rythme du foyer Saint Jean Bosco qui accueille 48 enfants et jeunes orphelins ou issus d’un milieu social précaire. « J’ai vraiment voulu vivre avec les enfants, comprendre leur quotidien, leur vie, leur culture, leur pays, leur foi… » Educatrice de jeunes enfants de profession, la jeune femme a travaillé dans de nombreuses associations au sein de maisons d’enfants à caractère social. « Tous sont des enfants séparés de leur famille pour maltraitance. Mon métier consiste à repérer leurs carences de développement et les aider à se reconstruire dans le but qu’ils puissent un jour rentrer chez eux. » Douée d’une grande sensibilité, Laura a toujours voulu travailler avec les enfants : « Ce sont de vraies éponges à émotions donc il faut vivre à fond tout ce qu’ils nous donnent sans non plus se perdre. Au fur et à mesure, on connaît ses propres limites. » Devenir volontaire pour la Fondation Raoul Follereau est une démarche qui lui tenait à cœur : « Je voulais donner de mon temps et apporter ce que je pouvais grâce à mon expérience professionnelle. Chaque association est différente. J’ai choisi la Fondation parce qu’elle est fidèle aux valeurs qu’elle porte. »
Partager le quotidien des enfants
Au foyer Saint Jean Bosco, Laura est surprise par l’autonomie dont font preuve les enfants : « Je me suis demandée comment j’allai pouvoir trouver ma place pour être utile. Puis je me suis rendue compte que les enfants étaient très attirés par la nouveauté. J’ai proposé beaucoup de jeux comme ça. » Les journées de Laura se déroulaient en fonction du programme des enfants. « Le matin, la majorité allait à l’école. Je m’occupais des trois ou quatre enfants qui restaient. Leur nombre était assez variable. Certains n’avaient pas les moyens de payer le trimestre scolaire. Je devais leur donner des cours afin qu’ils ne prennent pas de retard scolaire. Le foyer a véritablement fait sa réputation sur la réussite éducative. D’ailleurs, on y trouve deux types de profils : les enfants issus d’un milieu aisé dont les parents souhaitent leur réussite scolaire et les orphelins. Beaucoup ont des carences affectives énormes mais sont très soudés entre eux. »
Laura se souvient particulièrement d’une jeune fille, Grâce. « Elle était en filière littéraire mais avait beaucoup de mal en français. Pourtant, elle était très motivée et m’a demandé de lui donner des cours le soir », se souvient la jeune volontaire. Au fil des semaines, des liens forts se créent entre les deux jeunes femmes. « Elle s’est ouverte à moi. Grâce avait beaucoup de problèmes relationnels avec les autres enfants. » Laura a l’idée de lui donner un petit exercice : « Je lui ai prêté un de mes livres, un recueil de nouvelles, qui aborde des sujets qui touchent les jeunes. Elle devait surligner les passages qu’elle ne comprenait pas. » Laura observe que Grâce prend confiance en elle à mesure qu’elles échangent ensemble sur des sujets telles que l’amour ou la tristesse. « Elle a énormément changée, beaucoup plus épanouie. Je suis très fière d’elle ! Nous avions un lien fort et mon départ a été difficile pour elle. Elle a beaucoup pleuré. Mais pour moi, ce n’était pas un adieu. Je reviendrai. » Laura a beaucoup de projets pour le foyer Saint Jean Bosco. « J’ai été très touchée par sœur Jeanne-Martine, la directrice du foyer. Elle apprend vraiment aux enfants un savoir-être et un savoir-vivre, le respect de chacun. Elle aide à apprendre et tient à leur réussite. » Laura l’affirme : « j’ai beaucoup appris pendant cette mission. De nature militante, je pense que je reviens avec une plus grande ouverture d’esprit sur des sujets qui me semblaient évident et sans contradiction possible. »
Durant sa mission, Laura a levé des fonds afin d’aider la directrice, sœur Jeanne-Martine, à acheter de la nourriture. « Lors de la saison sèche, les denrées alimentaires sont rares et chères. Sidérée par la situation alimentaire du foyer, j’ai voulu aider en réalisant une cagnotte HelloAsso avec la Fondation Raoul Follereau pour acheter des vivres. » Laura a fait tourner la cagnotte au sein de son réseau privé et professionnel, ce qui lui a permis de rencontrer un certain succès. Laura souhaite être une ambassadrice du foyer en France. « L’aventure ne s’arrête pas là ! J’ai pleins de projets pour le foyer et pour mettre en lumière les belles choses qu’il s’y passe par le biais de la publication de mon carnet de bord ou d’exposition de mes photos. »