Depuis l’an 2000, tous affirment que la lèpre est élimée. Pour autant, éliminée ne signifie pas éradiquée. Une maladie est considérée comme éliminée dans un pays d’endémie lorsque le nombre de cas est inférieur à 1 cas pour 10 000 habitants.

Récemment, au Burkina Faso, dans une région difficile d’accès, une équipe a examiné 817 personnes dans 3 villages dans le cadre d’une mission de dépistage. Ce sont 9 malades de la lèpre qui ont été dépistés soit 100 cas pour 10 000 habitants. Comprenez bien, nous sommes 100 fois au-dessus du seuil d’élimination de la lèpre ! De plus, plusieurs cas de lèpre dépistés sont des multi bacillaires contagieuses.

Ce qu’il se passe au Burkina Faso est aussi vrai dans des villages isolés à Madagascar, au Cameroun, au Mali… Actuellement, ce n’est plus le traitement qui coûte cher mais les missions de dépistage : formation des équipes, véhicules, logistique, etc.

Réveillons-nous !

Ne nous laissons pas endormir par des statistiques. La réalité et les chiffres sont tout autres lorsque l’on se rend au cœur des zones isolées. Il faut donner à nos équipes les moyens de se rendre sur le terrain. Ce n’est qu’en adoptant cette méthode que nous pourrons éviter l’apparition des invalidités et l’exclusion.

La Journée Mondiale des Lépreux doit redevenir un immense rendez-vous d’Amour pour nos frères malades.
Dépistons, puis Soignons !

Dr Pierre-Yves Thiébault
Président du conseil de surveillance.