Conseiller médical et représentant à Madagascar de la Fondation Raoul Follereau, expert reconnu internationalement, le docteur Bertrand Cauchoix, œuvre depuis 35 ans, en Afrique, au service des malades.

 

« Ma vocation est africaine avant d’être médicale » aime à rappeler le docteur Cauchoix. Cet homme au regard pétillant et bon a eu à cœur, quels qu’aient été les postes occupés, de « toujours garder un pied sur le terrain ». En 1985, il commence comme médecin de dispensaire et coordinateur de district à Mayotte. Deux ans plus tard, il est nommé directeur d’un hôpital régional isolé en Guinée Bissau. En 1995, il part au Burkina Faso diriger un service de pneumologie ; parallèlement il coordonne, au niveau régional, le programme de lutte contre la tuberculose dont il deviendra conseiller au niveau national.

À Madagascar, il travaille également au programme national de lutte contre la tuberculose avant de rejoindre la lutte contre la lèpre, en 2007, avec la Fondation Raoul Follereau. Depuis lors, il parcourt la Grande Île mais aussi le Tchad et le Burkina Faso, pour soigner les malades de la lèpre et former les soignants : « avoir travaillé à tous les échelons de la pyramide des systèmes de santé me permet, quand je visite un district sanitaire ou un hôpital régional, d’échanger avec les acteurs et de comprendre leurs besoins ». Cet expert reconnu internationalement, qui a côtoyé les ministères et les grandes institutions, a surtout su, ainsi qu’en témoignent ses collaborateurs, rester proche et disponible à toute heure du jour ou de la nuit pour les malades.

Former les soignants au diagnostic et au traitement de la lèpre et de ses complications a été l’une des priorités de son travail avec la Fondation. ©Marie-Charlotte Noulens

 

Soigner et transmettre

 

Au sud de Madagascar, ce matin-là, le docteur mène la consultation, entouré de la responsable du centre d’Ampasy, Sœur Joany, et de deux médecins en formation. « On examine cette jeune fille qui ne pouvait plus sentir ses doigts, et voilà qu’elle a retrouvé sa sensibilité après quelques mois de traitement. Si elle n’avait pas été traitée à temps, elle aurait été paralysée, c’est une grande réussite ! » se réjouit-il. À l’écoute, le docteur Cauchoix ausculte les patients, veille à rendre le sourire aux malades inquiets, suit le dossier et l’histoire de chacun. À ses côtés, Sœur Joany et les médecins observent avec attention les gestes du praticien.

Former les soignants au diagnostic et au traitement de la lèpre et de ses complications a été l’une des priorités de son travail avec la Fondation. Avant de conseiller, lui-même témoigne avoir beaucoup appris auprès des religieuses vivant avec les malades. Il en demeure humblement convaincu : « on apprend tous les jours sur le terrain, il faut se remettre en question pour faire avancer la lutte contre les maladies ».

À la retraite à la fin du mois d’avril, le docteur Cauchoix sait déjà qu’il poursuivra des missions avec la Fondation, avec ce souci qui l’habite de toujours se rendre disponible pour les malades. 

 

Le docteur a toujours sur rester proche des malades, ici au centre de Marana, à Madagascar ©Marie-Charlotte Noulens

 

 

 Découvrez également l’interview du Dr Bertrand Cauchoix, réalisée en janvier 2024, par le grand reporter Thierry Lyonnais pour RCF :