Depuis 2006, le Dr Andriarina Randrianantoandro lutte contre la lèpre sur
la Grande Île où plus de 1 500 malades sont dépistés chaque année.
« Continuer mon travail dans la lutte contre la lèpre c’est une grande joie, c’est très important pour moi de transmettre mon expertise » exprime le Dr Andriana Randrianantoandro.
Chef du programme national de lutte contre la lèpre (PNL) à Madagascar de 2006 à 2023, le médecin originaire d’Antananarivo a rejoint la Fondation Raoul Follereau en janvier 2023 et a pris la charge du programme-lèpre au départ du Dr Bertrand Cauchoix, en avril 2024. Les deux hommes se connaissent bien pour avoir parcouru ensemble la Grande Île, à la rencontre des malades et des personnels de santé durant près de 20 ans. « La collaboration a toujours existé entre le PNL et la Fondation Raoul Follereau pour mettre en œuvre les stratégies de lutte contre la lèpre à Madagascar » souligne-t-il.
La transmission comme mission
Aujourd’hui, le Dr Randrianantoandro a pour objectif de transmettre ses connaissances sur la lèpre aux jeunes soignants malgaches et d’offrir un appui technique et stratégique au PNL. Un des enjeux qu’il relève est la prise en charge des complications liées à la lèpre : maux perforants plantaires, névrites, etc.
« Même dans les centres de référence – souvent tenus par des religieuses-soignantes – il y a des changements de postes. Et certains centres sont enclavés dans les montagnes, inaccessibles en saison des pluies. Le risque, c’est une baisse de l’expertise si l’on n’essaie pas de faire quelque chose. »
Alors le médecin part régulièrement avec ses confrères du programme national de lutte contre la lèpre, pour des missions de supervision et des missions de dépistage dans le pays. Lorsqu’il se trouve au siège de la Fondation à Antananarivo, les visites des soignants de tout le pays ne manquent pas et sont l’occasion d’échanger et de former. Fort de sa longue expérience, le médecin envisage l’avenir avec détermination : « Notre vision, c’est de faire avancer progressivement les capacités de chaque centre. Il y a beaucoup à faire, la lutte contre la lèpre n’est pas terminée et demande une volonté et un engagement de tous les acteurs. »