En Egypte, des religieuses aident des jeunes filles en grandes précarité à gagner leur indépendance par le travail. Il est aussi un moyen pour ces dernières de regagner confiance en elles, particulièrement dans une société égyptienne très patriarcale.

 

 

Dans le village de Menchieh, en Haute Egypte, les femmes ont décidé de prendre leur avenir en main et de s’affranchir. Elles sont 17 à travailler dans un atelier de production de bougie, créé et dirigé par les Filles de la Charité, un ordre religieux catholique. « Notre objectif, depuis 2005, est de leur donner du travail et aider les jeunes femmes à reconnaître leur valeur dans cette société très patriarcale où elles n’ont pas leur mot à dire », explique la directrice, sœur Nadia.

 

Une société très patriarcale

 

A Menchieh, les habitants sont en marjorité des paysans vivant chichement. Afin d’améliorer leurs conditions de vie, beaucoup d’hommes du village sont partis travailler comme main d’œuvre dans le bâtiment au Koweit. Ils ne reviennent qu’une ou deux fois par an. Seuls les plus pauvres et les plus âgés sont restés.

 

Il est mal vu pour les femmes de travailler en Egypte.

 

« Dans ce contexte, toute la responsabilité de la famille revient à la femme bien souvent seule pour faire face à tous les aléas de la vie. De plus, si à la maison ce sont les femmes qui portent la maison, dans la société elles doivent rester très soumises au père, au mari, au frère ou au beau-frère. Elles sont mariées très jeunes et sans avoir, en général leur mot à dire. Si à 23 24 ans elles ne sont pas mariées cela devient très difficile pour elles par la suite », déplore la directrice. Dès lors, il est mal vu pour ces femmes de travailler. « C’est pourquoi nous avons pensé créer ce projet de fabrication de bougies qui aident ces jeunes filles très pauvres et repliées sur elles-mêmes à s’épanouir et à découvrir qu’elles ont de la valeur et sont capables de faire quelque chose de beau. »

 

Un atelier autonome grâce à la Fondation Follereau

 

Les jeunes filles fabriquent des cierges et des bougies décoratives.

L’atelier de production manuelle de bougies emploie 17 jeunes filles en situation de grande pauvreté, dont une femme non-voyante. Elles travaillent tous les jours à l’atelier et sont rémunérées de telle sorte qu’elles puissent être indépendantes.

La Fondation Raoul Follereau a permis à cet atelier de prendre son envol jusqu’à l’autonomie. En effet, elle a financé deux machines de production dont une pour les petites bougies pour l’éclairage usuel. « Il n’y a pas d’électricité dans toutes les maisons, particulièrement au sein des foyers pauvres de ce villages. Beaucoup s’éclairent à la bougie le soir venu », explique Roger Khairallah, représentant de la Fondation Raoul Follereau au Moyen Orient.

Ces machines ont augmenté de 30 % les ventes de bougies dont les bénéfices reviennent directement aux 17 jeunes filles. Ainsi, l’atelier a atteint sa capacité maximale de production et de vente. Il est depuis totalement autonome et peut continuer sur cette lancée pour les années à venir.

 

 

 

La Fondation Raoul Follereau a financé deux machines permettant d’augmenter la production de bougies de 30 %.