Les écoles catholiques libanaises sont mises à rude épreuve depuis le début de la crise financière. Aujourd’hui, le Comité de Sauvegarde des Écoles du Liban appelle à l’aide pour sauver la majorité de ces écoles de la fermeture à la rentrée prochaine.

 

Écrit par Victoria SOBIESZCZYK

 

La situation économique et sociale du Liban s’est considérablement dégradée depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 : la dette publique culmine à 141% du PIB et 46% de la population active est sans emploi. L’Œuvre d’Orient, la Fondation Raoul Follereau, l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD) et le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique (SGEC) se sont ainsi alliés pour créer le Comité de Sauvegarde des Écoles du Liban. La fermeture à la rentrée prochaine de 80% des écoles catholiques libanaises est une des conséquences de la crise financière sans précédent que traverse le Liban.

Lors de la conférence de presse du 9 juillet 2020 du CSEL, Roger Khairallah, responsable des projets au Moyen-Orient pour la Fondation Raoul Follereau, souligne que les établissements scolaires catholiques accueillent les familles les plus pauvres quelle que soit leur religion tout en leur assurant une excellente éducation. De même, Monseigneur Pascal Gollnisch, président de l’Oeuvre, affirme qu’elles sont « essentiels à l’équilibre du Liban et à l’équilibre du Moyen-Orient tout entier ». Les enseignements français et libanais entretiennent, par ailleurs, des liens privilégiés qui donnent lieu à des travaux communs et des échanges scolaires. Louis-Marie Piron, responsable du département Affaires internationales pour l’Enseignement Catholique, insiste notamment sur le fait que les français, confrontés de plus en plus à l’« interculturel », ont beaucoup à apprendre des jeunes libanais qui viennent d’un pays où les religions et les ethnies vivent en harmonie.

 

La majorité des établissements scolaires privés sont déficitaires

 

Bien que le CSEL se concentre uniquement sur la sauvegarde des écoles chrétiennes qui risquent de fermer en septembre, la majorité des établissements scolaires privés libanais sont en réalité aujourd’hui très déficitaires. Les écoles privées, qui représentent 60% des établissements scolaires catholiques libanais, avancent une partie des frais de scolarité que les familles ne sont plus capables de payer. Les autres écoles, dites semi-gratuites, sont à l’origine subventionnées par l’État et ne laissent ainsi à charge des familles que les fournitures. Vincent Gelot, directeur Liban-Syrie à l’œuvre d’Orient, explique que depuis déjà cinq ans, l’État n’est plus en mesure de verser ces subventions dont les écoles doivent dès lors se passer.

Le comité de sauvegarde des écoles du Liban appelle aux dons de toutes les personnes de bonne volonté, des associations et des institutions pour sauver ces écoles qui selon la sœur Mariam an Nour, une intervenante de la conférence de presse, « sauvent les enfants du désespoir » et sont indispensables au développement pacifique et prospère du Liban et du Moyen-Orient tout entier.