Lors de la fête de la sainte Barbe, une fête provençale séculaire, les bénévoles de la Fondation Raoul Follereau se mobilisent autour de l’opération blé du Var. L’objectif est de financer, avec les dons reçus, une boulangerie solidaire à Rmeich, une région pauvre du Sud du Liban.

 

Depuis 25 ans, les bénévoles du Var participent à la tradition ancestrale du Blé de la Sainte-Barbe. « C’est très connu en Provence », souligne Sylviane Gauthier, déléguée du Var, « il faut faire germer le blé et le mettre dans trois coupelles sur la table le jour de Noël. Cela représente la Trinité (Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit). Nous mettons le blé en sachets de 40 g et nous les distribuons fin octobre dans les boulangeries ou les supermarchés dans des boites à gâteaux avec un tronc de quête. » Les clients de ces enseignes peuvent avoir un sachet en échange d’un montant libre. Cette action permet de récolter en moyenne 15 000 à 18 000 € chaque année au profit d’un projet. Cette année, les bénévoles se mobilisent pour soutenir une boulangerie solidaire au Liban. L’opération nécessite une certaine anticipation : « Nous commençons à la fin du mois d’août », précise Sylviane, « le syndicat des boulangers du Var nous donne une tonne de blé que nous répartissons sur 300 points de distribution dans le Var. Il faut environ deux semaines pour préparer les boîtes et deux autres pour les distribuer. » En tout, ce sont 40 sacs de 25 kg de blé qui seront mis dans 25 000 sachets ! Avec Michelle et Louis Vidal, Sylviane coordonne l’opération. « Nous récupérons les troncs à la fin du mois de décembre et nous enchaînons directement sur la Journée Mondiale des malades de la Lèpre ! »

 

Projet soutenu : une boulangerie à Rmeich !

 

Cette année, la Fondation Raoul Follereau soutient un beau projet au Sud du Liban, dans la ville de Rmeich. En partenariat avec l’association libanaise « Pain de la Miséricorde », la Fondation va permettre l’ouverture d’une boulangerie solidaire. Cette boulangerie répond à plusieurs besoins notamment celui de la création d’emplois dans une région pauvre. « Ce projet est une première pour nous », souligne Nagham El Hage, présidente de l’association, « Pain de la Miséricorde aide les plus démunis, les personnes handicapées et les personnes âgées. Nous sommes présents depuis 2016 dans cinq villages du Sud, dont Rmeich, à la frontière avec Israël. Cette boulangerie permettra de faire vivre quatre familles, en plus des livreurs de pains. »

Cette région du Liban est particulièrement pauvre, voire négligée par l’Etat. « La région a été occupée par Israël », explique Nagham, « elle a été libérée en 2000 mais reste complètement délaissée par les pouvoirs publics. Au Liban, les députés, élus au Parlement, n’ont d’intérêt que pour leur région d’origine. Ici, dans le Sud, personne ne nous représente. » La présidente relève également l’absence d’association caritative dans cette zone : « Nous sommes seuls. » Un boulanger français viendra former les équipes.

Depuis plusieurs semaines, le Liban vit une période dramatique de pénurie notamment de mazout et d’électricité. Cela a entraîné des retards dans la mise en route de la boulangerie. « Quasiment toutes les boulangeries du Liban ont fermé leurs portes par manque de mazout. La nôtre est prête. Nous attendons le boulanger français pour commencer la formation. »