Dans la nuit du 5 au 6 février 2023, un puissant séisme d’une magnitude 7,8 a frappé la Turquie et le nord de la Syrie. Une nouvelle secousse sismique a retenti lundi 20 février. Le bilan provisoire ne cesse de s’alourdir avec, à ce jour, plus de 45000 morts et des dizaines de milliers de personnes blessées. Le séisme a provoqué de graves dégâts dans le quartier d’Azézié, à Alep en Syrie. L’ONU craint que le nombre de morts continue de croitre.

Trois jours après le terrible séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie, c’est une course contre la montre qui s’engage pour retrouver des survivants dans les décombres dans des conditions climatiques difficiles. L’épicentre du séisme se trouve au sud de l’Anatolie, sur la faille du Levant. Alors qu’une quarantaine de pays a volé au secours de la Turquie, la Syrie lance des appels à l’aide vers la communauté internationale.

Suite au séisme, l’Iran, le Liban, l’Irak, la Russie, la Jordanie et les Emirats Arabes Unis ont envoyé de l’aide en Syrie. Localement, les Syriens s’organisent : « la communauté locale avec l’aide d’ONG et du Croissant-Rouge travaillent 24 heures sur 24 pour aider les gens en fournissant des couvertures, de l’eau potable, de la nourriture et des ambulances », explique un habitant d’Alep, « les hôpitaux font de leur mieux avec le matériel dont ils disposent pour secourir un maximum de blessés. Le processus de sauvetage est lent malheureusement parce que nous ne sommes pas prêts pour une telle catastrophe et tous les équipements que nous avons sont primaires. Et le pire de tout, c’est que nous n’avons pas assez de carburant pour faire fonctionner les véhicules et les machines pour commencer à réparer les dommages. » Le Croissant Rouge à fournit des lots de couvertures et produits d’hygiène. « Les couvents et églises essayent d’assurer quelques repas chauds, mais tout manque », déplore Roger Khairallah, représentant de la Fondation Raoul Follereau au Moyen Orient.

 

Aider 120 familles déplacées

 

La Syrie vit également une grave crise économique. D’après les Nations Unies, « les conditions socioéconomiques ont continué à se détériorer, pour atteindre, elles aussi, leur pire niveau depuis 2011. La spirale de l’inflation intérieure, due à la dévaluation de la monnaie nationale, conjuguée à la hausse des prix mondiaux des denrées et des carburants, a fait bondir les prix des produits alimentaires de plus de 90%. » En Syrie, la plupart des gens sont pauvres en raison de la dévaluation quotidienne de la livre syrienne. Par exemple, aujourd’hui 1 dollar vaut 7300 livres syriennes. Avant la guerre, 1 dollar valait 50 livres syrienne. La majorité des gens ne mangent que du pain.

C’est dans ce contexte que la Fondation Raoul Follereau apporte son soutien aux populations les plus démunies de Syrie par le biais d’aides sociales octroyées à des famille d’Alep, Hassaké, Kaméchly, Malkié, Damas, Lattaquié, Homs et Tartous.

Aujourd’hui, les demandes sont tout autres. Le séisme a provoqué de graves dégâts dans le quartier d’Azézié, à Alep. Plusieurs partenaires et bénéficiaires de la Fondation sont touchés.

 

« Le traumatisme est énorme et les gens ont peur d’un nouveau tremblement de terre.
Beaucoup dorment dans leur voiture. »

Roger Khairallah, représentant de la Fondation Raoul Follereau au Moyen Orient

 

 

Roger Khairallah reste en contact permanent avec les partenaires et à leur écoute.  Parmi les bénéficiaires de la Fondation à Alep, 120 familles se sont réfugiées à Machta Helou, dans le gouvernorat de Tartous. Le père Alan les a prises en charge et tente de les loger dans les familles de sa paroisse. Sa priorité est de trouver des vêtements, de la nourriture et du bois pour aider ces déplacés : « Ces familles ont perdues intégralement ou partiellement leurs foyers. Les maisons qui tiennent toujours ont des fissures énormes et risquent de s’écrouler à n’importe quel moment. Ce qui risque de prolonger la situation… Ces familles sont accueilles gratuitement dans des maisons appartenant à des familles ayant quitté la Syrie. Il y a 2 à 3 familles logées par maison. »

Par ailleurs, la situation de l’hôpital Saint Louis des sœurs de Saint Joseph, partenaires de la Fondation, est aussi critiques : « A ce jour aucune aide prévue pour fortifier et réparer les parties atteintes du bâtiment. Je rencontre les partenaires à Beyrouth pour étudier les possibilités d’aide. »

Une famille d’Alep a trouvé un refuge près de Tartous.

Pour aider ces familles, faites un don