L’année 2021 aura été marquée par le triste anniversaires des dix ans de guerre civile en Syrie. Les armées ne sont toujours pas muettes et la population souffre toujours de l’insécurité, du manque d’infrastructure, des destructions, de la misère…
La Fondation Raoul Follereau se tient aux côtés des victimes du conflit dans ses trois domaines d’action : soigner, éduquer et réinsérer. A Alep, elle apporte une aide alimentaire, médicale et scolaire pour 3 villages. A Lattaquié, la Fondation œuvre pour les réfugiés et déplacés ayant fui la guerre en leur donnant notamment des médicaments et de la nourriture. A Tartous et à Homs, la Fondation vient en aide aux enfants pour qu’ils puissent avoir accès à l’éducation. A Damas, elle aide 85 familles syriennes à survivre par les biais d’aides sociales.
Aujourd’hui, à l’occasion de ce triste anniversaire, Monseigneur Samir Nassar, archevêque maronite de Damas et partenaire de la Fondation, tire la sonnette d’alarme pour protéger les enfants de Syrie :
Un sourire à retrouver
Le drame syrien se lit dans le regard des enfants syriens qui reflètent un vécu si amer.
Ces enfants Syriens nés et grandis pendant la guerre disent beaucoup sur un si lourd calvaire porté de force et sans aide depuis dix ans.
Avant l’éclatement des violences en 2011, le regard des enfants Syriens brillait de joie et d’étincelles d’espérance. Ce même regard exprime aujourd’hui l’angoisse, l’amertume et l’inquiétude.
Une angoisse devant la mort des parents, des amis, des voisins… la déstabilisation continue de la vie quotidienne et les vagues d’exode forcé… une angoisse aussi devant la grande violence sans merci et l’instabilité du quotidien.
Une amertume dans le regard des enfants devant l’indifférence mondiale, l’oubli et l’abandon. La pénurie des solidarités devant la misère et la grande pauvreté. Une amertume devant l’échec scolaire, l’effondrement du système éducatif étouffant les rêves des enfants.
Une inquiétude, enfin, devant l’absence de perspectives d’avenir, la multiplication des problèmes sociaux qui écrasent leurs familles déjà fragilisées par l’effondrement économique et la marginalisation des plus démunis. Les sanctions mondiales, la loi César et le Covid-19 font le reste.
Comment faire pour redonner le sourire à ces enfants ? Comment soigner les blessures et faire oublier à ces cœurs purs les cauchemars d’une guerre si cruelle ? Faut-il laisser mourir l’espoir chez ces âmes innocentes ?
Une priorité qui interroge les bonnes volontés et la pédagogie du pardon.