À l’est du Tchad, l’afflux de réfugiés du Soudan depuis l’éclatement du conflit en avril 2023, soulève de graves enjeux sanitaires parmi lesquels le dépistage des malades de la lèpre.
En avril 2023, à Khartoum, éclatait un conflit entre l’armée soudanaise et un groupe paramilitaire. Plus de 7 millions de personnes ont depuis lors fui les massacres, près de 450 000 trouvant refuge au Tchad. Dans la ville frontalière d’Adré, une mission urgente de dépistage de la lèpre est menée à la fin du mois de septembre car, depuis 2020, les personnes arrivant du Soudan y représentent plus de 85% des malades de la lèpre.
Des milliers d’abris de toiles blanches défilent sous le regard de l’équipe venue de N’Djamena. Dans le véhicule, ces quatre acteurs de la lutte contre la lèpre au Tchad sont saisis face à la situation de grande détresse des réfugiés : le coordonnateur du Programme national de lutte contre la lèpre, l’infirmier de la Délégation sanitaire provinciale du Ouaddaï, l’infirmière Geeske Zipj de la Mission évangélique contre la lèpre et le docteur Defiah Paka de la Fondation Raoul Follereau.
Les malades aussi migrent vers d’autres régions
Leur priorité est de transmettre aux trente infirmiers présents dans les camps de réfugiés les méthodes pour dépister la lèpre. L’équipe sensibilise également les personnes-relais afin qu’elles annoncent les dépistages à venir dans leurs communautés. Le premier dépistage effectué révèle une propagation de la gale dans les camps et les premiers cas de lèpre.
Alors que des centaines de civils franchissent chaque jour encore la frontière, les infirmiers d’Adré sont désormais formés et munis de traitements contre la lèpre. À la fin de l’année 2023, une deuxième mission a été menée par l’équipe d’experts dans la province de Sila, plus au sud, où se dirigent également les réfugiés.