La lèpre a beaucoup régressé ces 25 dernières années mais trop de personnes vulnérables en souffrent encore. La lèpre se déclare jusqu’à 20 ans après avoir été en contact étroit avec un malade. On comprend donc les difficultés rencontrées pour retrouver les sources de contamination et soigner tous les malades.

 

Aujourd’hui, on sait pouvoir rompre la transmission et progresser vers l’élimination de la lèpre en associant les stratégies de dépistage précoce à la chimio-prophylaxie préventive des contacts. Mais, sur le terrain, la pauvreté structurelle des pays et le manque d’accès aux soins des personnes vulnérables rendent souvent ceci théorique. La lèpre, présente mais rare, fait son lit dans des foyers reculés où il est difficile de sensibiliser, prévenir et soigner. Les personnels de santé n’ont plus la compétence des anciens, du temps où la lèpre était très fréquente. Faute de moyens, les services de l’Etat s’en sont souvent désintéressés car d’autres fléaux sont devenus prioritaires.

 

Depuis des siècles engagées auprès des malades, les communautés religieuses ont permis de contenir la lèpre lorsque les traitements étaient peu efficaces.  J’en ai eu un exemple récent en visitant l’ancien Centre Raoul Follereau à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie : dans le cimetière, les tombes des religieux côtoyaient celles des malades.  Aujourd’hui on guérit de la lèpre mais plus encore qu’avant, les partenariats sont nécessaires pour appréhender les étapes vers l’objectif zéro lèpre car ensemble tout devient possible. Parmi les partenaires, les donateurs jouent un rôle essentiel, qu’ils en soient sincèrement remerciés.

 

docteur Bertrand Cauchoix

Conseiller médical et représentant à Madagascar, Fondation Raoul Follereau