La Fondation Raoul Follereau s’est associée avec l’œuvre d’Orient au sein d’un comité de sauvegarde des écoles privées chrétiennes du Liban, menacées de fermeture par une succession de crises. Un an après, quel est le premier bilan ?

 

« Nous avons permis la sauvegarde des écoles ! », se réjouit Roger Khaïrallah, représentant de la Fondation au Moyen-Orient. Il y a un an, la Fondation a financé des bourses scolaires afin de sauver les écoles, menacées de fermeture par la crise. « Cette aide est d’autant plus précieuse que la situation économique continue de se dégrader. Politiquement, le Liban est toujours dans l’impasse, sans gouvernement. » Le Liban vit l’une des pires crises économiques de l’histoire.

La Fondation Raoul Follereau a soutenu 59 établissement scolaires et éducatifs en donnant des bourses près de 15 000 enfants. « Sans votre aide, notre école aurait fermé ses portes définitivement », souligne avec reconnaissance sœur Rita, directrice d’une école à Ain El Kharoubé. « Notre école scolarise un public pauvre, avant même la crise. » La Fondation Raoul Follereau a soutenu 150 familles par des bourses scolaires. « Nous avons 304 enfants, âgés de 3 à 15 ans. Cette aide m’a permis de payer les enseignants mais le scénario va se répéter. J’ai deux casquettes : une de directrice et une d’assistante sociale. Le Liban s’effondre : nous manquons de médicaments, d’électricité, de fuel… Il n’y a plus que deux classes sociales au Liban, les très riches et les pauvres. Nous sommes dans l’inconnu et dans l’absurde donc un grand merci à tous ceux qui nous aident ! »

 

Une fuite des enseignants

 

Le système scolaire est toujours en difficulté mais les écoles qui ont bénéficié de l’aide de la Fondation sont dans une situation économique stable. « Nous sommes soulagées car nos écoles ne sont plus menacées », précise sœur Sayde, économe générale des écoles de Baskinta, Kfour et Baabda, aidées par la Fondation.

Les défis restent immenses. « Le niveau scolaire diminue », déplore sœur Sayde, « les meilleurs professeurs quittent le Liban pour d’autres pays arabes du Moyen-Orient. Les raisons sont économiques. Avec la dévaluation de la livre libanaise, les salaires ne valent rien. Grâce à l’aide de la Fondation, nous avons pu maintenir, sans les augmenter, les salaires des enseignants. Mais même avec cela, ils arrivent à peine à vivre. La religieuse priorise le salaire des professeurs et rationne les fournitures scolaires. « Si nous pouvons continuer, c’est grâce aux donateurs et à la diaspora. Notre peuple a subi trente ans de guerre civile. Durant cette période, jamais nous n’avions vécu les privations que nous vivons actuellement. »