« La terre est un outil magique ! » Lucie Baret, 31 ans, est maraîchère bio dans l’Hérault. Avec passion et détermination, la jeune femme produit des fruits et légumes dans le respect de la terre.

Cet amour de la nature, Lucie le cultive depuis l’enfance. « Ma famille a toujours vécu à la campagne. Nous passions beaucoup de temps ensemble dans le jardin, à cultiver ou bricoler… Toute petite, j’aimais déjà faire et produire des choses ! » Après un baccalauréat littéraire, la jeune femme s’oriente vers le milieu agricole et passe le Brevet Professionnel option responsable d’entreprise agricole en maraîchage biologique. « Le bio a été, pour moi, une évidence par respect de l’écosystème et du consommateur. »

Lucie Baret exploite deux hectares de plein champ et deux serres de 300 m2. ©Lucie Baret

Au bout de plusieurs formations en techniques agricoles, Lucie Baret enchaîne les CDD puis créé son exploitation bio avec le soutien, entre autres, de la Fondation Raoul Follereau. « Lorsque l’on est une femme seule, on a plus de mal à faire sa place dans ce milieu. Mais il y a aussi un énorme avantage », s’amuse la jeune femme, « si vous réussissez votre entreprise, les gens sont deux fois plus impressionnés ! Il fallait voir la tête de mes voisins quand je me suis installée sur une terre pleine de cailloux… Aujourd’hui, je suis fière du résultat ! » D’avril à octobre 2018, Lucie Baret a pu embaucher deux saisonniers.

Vivre de sa terre est toutefois « très exigeant » selon les termes de Lucie. Avec deux hectares de plein champ et deux serres de 300 m2, l’exploitation a une grande échelle de production. La jeune femme s’occupe également de la vente de ses produits sur les marchés bio. « Je ne peux avoir que 10 à 15 jours de vacances par an mais je suis passionnée par mon travail. » Une passion qu’elle a su partager avec les plus fragiles.

Protéger ce qui est fragile

Pas à pas, l’exploitation de Lucie prend son envol. ©Lucie Baret

Travailler avec du vivant « implique une grande responsabilité », souligne Lucie car la vie est fragile. Un enseignement qu’elle a pu transmettre lors de deux expériences professionnelles hors du commun. « J’ai été chef de cultures dans un Jardin de Cocagne. C’est une association qui permet à des personnes en marge de la société de se réinsérer par le maraîchageC’est assez complexe en réalité… » Les jardiniers dont Lucie avait la charge ont tous été blessés par la vie. « Certains sortaient de prison, d’autres de la rue… »

L’année suivante, elle part en pays Toulousain travailler pour l’Arche (Jean Vanier), comme assistante de production maraîchère et encadrante. « J’avais à ma charge une équipe de personnes porteuses d’un handicap mental. La relation était vraie, moins compliquée… »

Les effets du maraîchage sur toutes ces personnes sont très positifs. « La terre a une beauté et un rayonnement extraordinaires ! On apprend beaucoup sur soi-même : connaissance de son corps, pour avoir les bonnes postures, connaissance de soi dans un milieu exigeant, qui force à la persévérance et au dépassement. »

Les personnes que Lucie a aidées pendant ces deux années, par le biais de sa profession de maraîchère, sont à l’image de la nature qu’elle aime tant : fragiles et généreuses.

Sur le marché bio du village. « Produire quelque chose soi-même est très gratifiant », confie Lucie. ©Lucie Baret