Quand son père est diagnostiqué de la lèpre en octobre 2023, la vie de Chegoun, six ans, bascule. Pendant les longs mois d’hospitalisation au Centre de Dépistage et de Traitement de la Lèpre et de l’Ulcère de Buruli (CDTLUB) de Pobè, au Bénin, le petit garçon devient le compagnon de soins et le soutien de son père.

 

À seulement six ans, Chegoun endosse son rôle d’enfant garde-malade. Sa mère, qui ne peut accompagner son mari au centre, reste au village pour pallier son absence : elle poursuit les travaux aux champs avec l’aide des quatre frères aînés et s’occupe de deux jeunes enfants dont elle est nourrice.
Trop jeune pour travailler aux champs mais assez assez grand pour pouvoir aider, Chegoun est envoyé aux côtés de son père malade, jusqu’au centre de Pobé. Au quotidien, il l’assiste dans tous les gestes simples : aller chercher les repas préparés par les femmes des patients, faire la vaisselle, acheter de petites fournitures. Deux fois par mois, sa mère les rejoint pour les soutenir dans les tâches les plus lourdes : lessive, ménage, soins du quotidien. Malgré toute la tendresse de la situation, l’avenir de Chegoun est bien morose.

 L’école, une chance inattendue

 Au cœur du CDTLUB, entre les soins et les allers-retours, une autre vie commence alors pour Chegoun : celle des apprentissages. Il y découvre la petite école de la Fondation Raoul Follereau, un espace pensé pour les enfants malades et pour ceux qui accompagnent leurs parents. Grâce à l’institutrice de la fondation, Élodie, il découvre les lettres et les mots et s’épanouit au milieu de ses nouveaux amis. La lèpre ne touche pas seulement les malades : elle exclut aussi leurs proches. Sans le soutien de la Fondation, Chegoun serait resté à l’écart de toute scolarisation. Ici, il peut apprendre, tout en restant auprès de son père.

Retour au village

 Ce tendre tandem père-fils aura duré près d’un an. Des mois d’isolement pendant lesquels Chegoun et son père se sont sentis aimés, accompagnés et suivis. De retour au village, guéri et sans séquelles visibles, le père de Chegoun a repris son travail de cultivateur et sa famille entière a retrouvé sa place au sein de la communauté.

Chaque jour, grâce à votre soutien, la Fondation Raoul Follereau offre à des enfants comme Chegoun la chance d’apprendre et d’espérer, même dans l’épreuve.

 Ensemble, continuons à soutenir les populations les plus fragiles