Contre la lèpre, le génie oublié d’Alice Ball

 

Chimiste prodige, Alice Ball fait progresser la médecine : à seulement 23 ans, elle met au point un traitement inédit contre la lèpre, remède qui sauvera des milliers de vies.

 

Effacée par l’Histoire, mais inscrite au banc des grandes scientifiques, Alice Ball naît à Seattle en 1892, dans une famille afro-américaine de la classe moyenne. Studieuse et déterminée, elle s’engage alors dans des études de chimie appliquées à la pharmacie et trace un parcours hors du commun : elle devient la première femme et la première personne afro-américaine diplômée de l’Université d’Hawaï. Malgré ces succès, elle reste animée par le désir de laisser une empreinte réelle, un sentiment qu’elle exprimait déjà dans son carnet de promotion au lycée : « Je travaille sans relâche, mais j’ai l’impression de n’avoir rien accompli. »

La méthode Ball – l’engagement d’une femme

Fidèle à son envie de faire progresser la science, Alice Ball, sollicitée par le Dr Hollmann, consacre ses recherches à la mise au point d’un traitement contre la lèpre. Elle s’intéresse à l’huile de chaulmoogra, alors utilisée sans grand succès car quasiment inefficace et douloureuse. En un an, elle met au point un procédé pour extraire et stabiliser les principes actifs, permettant de créer un remède injectable : c’est la méthode Ball, à l’origine du premier traitement efficace contre la lèpre. Comme l’écrivit Hollmann, « Après de nombreux travaux expérimentaux, Mlle Ball a résolu le problème pour moi. » (The New York Times). Datant de 1915, ce traitement est demeuré le plus performant jusqu’à l’arrivée des antibiotiques en 1940. Il soulage les symptômes des malades et freine la progression de la maladie, marquant une avancée majeure : pour la première fois dans l’histoire de la médecine, les personnes atteintes de la lèpre pouvaient espérer bénéficier d’un traitement plutôt que d’être simplement isolées en attendant leur mort.

À seulement 24 ans, Alice Ball tombe malade durant ses recherches. Tuberculose ou intoxication au chlore, les causes exactes de sa maladie restent incertaines. Elle décède sans avoir eu le temps de publier d’articles sur sa découverte. Son procédé sera ensuite usurpé par Arthur L. Dean, qui le diffusera à grande échelle, effaçant son nom de l’Histoire. La figure d’Alice Ball sera plus tard réhabilitée par le professeur Harry T. Hollmann.

Dans la lignée d’Alice Ball, la Fondation Raoul Follereau poursuit le combat contre la lèpre, soutenant la recherche et le développement de traitements toujours plus efficaces. 

« Vivre, c’est aider les autres à vivre » Raoul Follereau

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