Traditionnellement, le Congrès des bénévoles de la Fondation Raoul Follereau est l’occasion de faire le point sur les différentes actions que mène la Fondation. La Commission scientifique et médicale de la Fondation, organe qui a pour mission de conseiller le Directoire sur les projets de recherche et de santé de la Fondation, présente alors la situation générale de la lutte contre la lèpre et notamment les actions dans nos pays d’intervention.

Tout en présentant les données officielles de l’OMS, c’est-à-dire une détection annuelle moyenne de 200 000 cas depuis une dizaine d’année, il est rappelé que ce chiffre ne représente que les cas dépistés et réellement pris en charge, et ne reflète pas la réalité de tous les cas cachés et non dépistés notamment du fait d’un manque d’accès au système de santé. D’ailleurs, à titre d’exemple, l’expérience du dépistage actif à Madagascar sur la base de consultations gratuites intégrées des maladies dermatologiques grâce à des équipes mobiles, a montré que, dès lors qu’on donne un meilleur accès aux soins et que l’on va au-devant des malades, le chiffre de la détection augmente considérablement. L’avantage d’une telle stratégie est de promouvoir le dépistage précoce et de diminuer la période de transmission et de limiter les risques d’invalidité.

La Commission a aussi rappelé que pour rompre la chaîne de transmission, il serait formidable d’avoir un vaccin contre la lèpre et nous continuons à soutenir ALM (American Leprosy Mission) dans des recherches prometteuses pour un nouveau vaccin. Mais si les résultats sont aujourd’hui encourageants chez l’animal, on est encore loin d’arriver à sa réalisation. Les autres outils actuellement étudiés sont des outils de dépistage et des perspectives de traitement plus courts. Toutes les avancées en recherche notamment génétiques et immunologiques permettent de progresser dans ce domaine, notamment avec l’identification d’une forme de lèpre chez l’écureuil roux.

Par ailleurs, la Fondation Raoul Follereau soutient grandement le réseau Sentinelle de Surveillance des Résistances du bacille de la lèpre aux traitement anti lépreux sous l’égide de l’OMS. Des cas de résistances sont régulièrement identifiés à travers ce réseau sans remettre aujourd’hui en question l’efficacité des traitements actuels composant la polychimiothérapie (PCT).  Néanmoins il conviendra d’étudier aussi l’efficacité d’autres antibiotiques pour faire face à d’éventuelles augmentation du taux de résistance. Pour lutter contre ces résistances, il est primordial de pouvoir encourager les patients à suivre scrupuleusement leur traitement durant les 6 à 12 mois nécessaires, ce qui est difficile. Aussi la Commission scientifique travaille toujours sur un essai au Mali de réduction de la durée du traitement en introduisant d’autres antibiotiques.

D’autre part une présentation des activités sur la prise en charge de l’Ulcère de Buruli a également été faite. Grâce aux études menées notamment au centre Raoul et Madeleine Follereau de Pobè dans le cadre d’un essai thérapeutique contrôlé avec l’OMS, les protocoles thérapeutiques ont maintenant évolué, favorisant la prise orale de médicaments plutôt que des injections quotidiennes, ce qui réduit fortement les contraintes pour le malade, notamment les enfants.

 

Vous aussi vous pouvez participer à cette lutte contre la lèpre et l’ulcère de Buruli en faisant un don.