En Mauritanie, il existe toujours plusieurs régions endémiques de la lèpre. Ahmedou Ahmed Abdel Kader, un ancien malade de la lèpre, a créé son association pour aider les malades à se réinsérer avec le soutien de la Fondation Raoul Follereau.
A l’âge de 9 ans, Ahmedou est infecté par le bacille de la lèpre. Au fil des années, il perd l’usage de sa main droite l’obligeant à arrêter sa scolarité : « A l’école, les autres enfants se moquaient de moi et me traitaient d’handicapé. » Pris en charge par un médecin français, Ahmedou est désormais guéri mais reste très handicapé par la maladie. Désormais, il fait de sa vie un combat pour donner une place dans la société aux malades de la lèpre.
300 familles aidées
Ahmedou créé en 1998, l’Association Mauritanienne pour la Promotion des Handicapés de la Lèpre (AMPHL) à Nouakchott, la capitale. « Cette association est gérée par les malades de la lèpre. L’AMPHL suit quotidiennement l’intégration dans la vie active des lépreux et l’état des pansements au sein de l’unité de soins à Arafat. Avec l’appui de la Fondation Raoul Follereau, l’AMPHL est devenue l’unique interlocuteur des partenaires et de l’administration étatique. C’est la seule adresse qui représente les lépreux dans notre pays. » L’AMPHL aide environ 300 familles d’anciens malades de la lèpre. « Les lépreux en Mauritanie ont de mauvaises conditions de vie. Tous sont au chômage en raison de leur handicap, de la stigmatisation et de l’exclusion dans certains endroits. » Le président ne manque pas de ressources pour permettre leur réinsertion. Bon nombre deviennent gardiens de parking dans la capitale. « Notre défi aujourd’hui, c’est de renforcer des structures existantes en mettant à la disposition des malades les moyens nécessaires pour poursuivre ses activités et éviter de perdre de vue des personnes déjà réinsérées », précise Ahmedou, La Fondation Raoul Follereau est présente en Mauritanie depuis 1988. Elle soutient chaque année l’AMPHL, particulièrement lors de la Journée mondiale des malades de la lèpre.