Stéphanie Ramboarina est chercheuse en santé publique. À Madagascar, elle a coordonné le projet clinique PEOPLE de janvier 2019 à mars 2023.

 

Aussi loin qu’elle se souvienne, Stéphanie Ramboarina a toujours cherché à comprendre le monde. Fille de médecin et petite-fille d’un professeur agrégé de biochimie, elle a parcouru, enfant, les allées des laboratoires et son rêve était de devenir pédiatre. Récemment ce sont les pistes de Miandrivazo qu’elle a sillonnées et les malades de la lèpre auxquels elle a dévoué son travail.

En 1995, son goût pour la biologie la mène vers la pharmacologie moléculaire à la faculté Paris V. Chercheuse à l’Université d’Oxford et à l’Imperial College London, Stéphanie est gagnée par le sujet des maladies infectieuses. Elle consacre sa thèse au paludisme placentaire à l’Institut Pasteur de Paris et poursuit ses recherches à Bruxelles.

« La recherche est une formidable école », synonyme de solitude certes, mais surtout de rigueur.

Intérieurement, un autre désir grandit : « Après 15 ans de paillasse, j’avais très envie d’être sur le terrain ». Stéphanie se forme en santé publique avant de s’envoler pour Madagascar où elle a des racines familiales. Elle travaille d’abord au sein du Programme national de lutte contre le paludisme et perçoit que les scientifiques peuvent guider les stratégies de lutte contre les maladies infectieuses.

En décembre 2018, Stéphanie rencontre le docteur Bertrand Cauchoix, représentant de la Fondation Raoul Follereau à Madagascar. Rejoignant le projet PEOPLE – Post ExpOsure Prophylaxis for LEprosy – elle entre dans le combat contre la lèpre.  [Voir l’article : https://www.raoul-follereau.org/la-lepre-est-loin-detre-eliminee-a-madagascar/}

Durant quatre années, Stéphanie coordonne le travail avec les partenaires, elle recueille notamment l’ensemble des données épidémiologiques, cliniques et biologiques qu’elle transmet au laboratoire du Centre d’Infectiologie Charles Mérieux de Madagascar. Et chaque mois, elle est part en mission de supervision dans le district de Miandrivazo, parcourant jusqu’à 400 kilomètres en une journée pour aller former les personnels de santé.

Stéphanie est marquée par l’isolement des malades et la résilience de ces populations reculées :

« En dehors de la Fondation [partenaire du Programme national de lutte contre la lèpre], il n’y a personne pour aller à leur rencontre ».

Elle souligne un enjeu essentiel dans la lutte contre les maladies tropicales négligées : renforcer le partenariat entre les différents acteurs (soignants, chercheurs, acteurs publics, organisations non gouvernementales, bailleurs de fond) en mutualisant les moyens.

« Il faut que l’on marche tous ensemble. »